Quatre ans plus tard, MG, racheté par le groupe chinois SAIC en 2006, est aujourd’hui un constructeur qui a pris ses marques. C’est quelque 123 000 ventes l’an dernier en Europe et de l’ordre de 100 000 ventes en Grande-Bretagne.
En Belgique, “nous avons enregistré des chiffres assez exceptionnels en 2023”, souligne Jan Vanhaver, Country Manager, soit une hausse des ventes de 405 % à 4 990 unités, notamment grâce à l’intérêt des particuliers qui représentent 32,5 % des acheteurs dans un marché largement dominé par les contrats de flottes.
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Ce n’est pas le fruit du hasard. Il y a eu tout d’abord une prime de 5 500 euros accordée à l’achat d’une voiture électrique. “La proposition a cartonné”. Cela a facilité 2 000 ventes, tous modèles électriques confondus. Au sommet, y a eu justement le succès du modèle MG4. “Le modèle a été adopté par les flottes d’entreprise. Nous n’avons presque pas de concurrent dans ce segment et certainement pas à ce prix-là”, à partir de 32 285 euros. Les particuliers se sont pour leur art plutôt tournés vers le modèle ZS Ice, thermique, bien plus abordable (à partir de 22 785 euros) que la version électrique, ZS EV, à partir de 35 885 euros.
A point nommé
Le marché des véhicules électriques patine cependant depuis quelques mois maintenant. La nouvelle venue, la MG3, arrive dès lors à point nommé : c’est une voiture hybride du segment B, c’est-à-dire des citadines. Elle peut à la fois séduire les particuliers – elle est autorechargeable, ce qu’ils préfèrent — et les entreprises – l’hybride est intéressante sur le plan fiscal.
Elle pointe le nez dans un segment où l’on retrouve la Citroën C3, la Renault Clio et la Dacia Sandero. La fin de la commercialisation de la Ford Fiesta et de la Kia Rio doit aussi lui faciliter la tâche. La MG3 se targue d’avoir une capacité de batterie deux fois supérieure à la Toyota Yaris, d’être la plus grande de son segment et d’être plus haute. C’est encore un moteur plus puissant, qui lui permet de belles accélérations. La capacité du coffre – quelque 300 litres- est équivalente à celle de la Yaris, mais inférieure aux modèles thermiques. Il faut bien placer la batterie quelque part.
MG Belgique table sur des ventes de l’ordre de 1 200 unités de son nouveau modèle, la MG3 hybride (moteur essence + batterie).
Avec un prix de départ de 20 985 euros pour le modèle de base, la MG3 est à toutefois à peine 2 200 euros moins chère que la Citroën ë-C3 électrique, dont les préventes sont en cours. MG tient cela à l’oeil. Une voiture électrique, plus petite que la MG3, est déjà dans les cartons. “Aujourd’hui, le marché n’est pas encore là. À Citroën de nous prouver le contraire”, note le Country Manager. Si le marché suit, MG lui emboîtera le pas, sans traîner. “S’il y a du potentiel, cela va très vite avec MG”. Dans les 6 mois.
Le constructeur fonde de grands espoirs sur la MG3. Jan Vanhaver table sur des ventes de l’ordre de 70 % auprès des particuliers qui recherchent “une petite voiture pas chère” pour un total de 1 200 voitures (sur six mois) en 2024 et de 2 400 l’année prochaine.
Cyberster pour le centenaire
De quoi aider MG à parvenir à son objectif initial de ventes de 10 000 voitures pour 2024. “Ce sera un challenge”, reconnaît-il. Sur les 4 premiers mois de l’année, les ventes ont été de 1 069 unités, en baisse de 8,24 % sur un an selon les dernières statistiques de Febiac, la Fédération belge de l’automobile. ” Il y a désormais une concurrence très forte dans le segment de la MG4. Plusieurs marques ont baissé leur prix pour être justement dans notre gamme de prix “. C’est donc bien plus difficile que l’an dernier.
Dans le même temps, le rival chinois BYD, arrivé fin 2022 en Belgique, a enregistré une progression de 261,88 % à 579 véhicules. BYD, qui ne vend que des électriques, est logiquement un caillou dans la chaussure de MG. “Nous pêchons dans la même rivière. Un client BYD est potentiellement un client MG, c’est clair. Ils font un bon marketing, il faut l’avouer”.
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Les responsables de MG aiment d’ailleurs à rappeler que le premier constructeur chinois, c’est bien SAIC et non BYD, dont le chassé-croisé avec Tesla sur le leadership des ventes de voitures électriques lui donne, c’est vrai, pas mal de notoriété.
Reste que les ventes seront aussi soutenues par le développement du réseau, qui doit atteindre 24 concessions pour la fin de l’année et accueillir une gamme qui ne cesse de grandir. C’est actuellement sept modèles et il y en aura deux supplémentaires d’ici fin 2024, dont le fameux Cyberster qui doit faire revivre le roadster à l’anglaise iconique en cette année du centenaire. Comme les temps ont bien changé, il sera 100 % électrique, sans mordre sur sa puissance.
